Pas content ! Une attitude qui ne fait pas avancer
« Pas content, pas content ! » Ce slogan entendu dans Astérix et Cléopâtre – entre autres – est plus que jamais d’actualité en France.
Certes, il y a des motifs légitimes de satisfaction ou d’inquiétude. Et là, je pointerais d’abord l’insécurité, qui se traduit souvent par des comportements violents. Pour le reste, l’Etat devrait dépenser moins ou faire rentrer davantage l’argent dans les caisses. Les deux à la fois, ce serait mieux « Il faut faire payer les riches », clament certains. Cette idée pose deux problèmes.
D’une part « les riches » sont moins nombreux que « les pauvres », d’autre part, il convient que les habitants prennent tous leur part de l’effort commun.
C’est ainsi que la suppression de la taxe d’habitation fut une idée funeste. Lorsqu’on vit dans une commune, on bénéficie de services publics. Il est légitime de de faire participer le plus grand nombre à leur financement, sauf dans des cas très précis. L’Etat a pris partiellement en charge la compensation de cette perte de recettes pour les communes et a élargi ainsi mécaniquement son déficit budgétaire. Localement, la sensation du « tout gratuit » s’installe plus que jamais.
La méthode du « quoi qu’il en coûte » laisse des traces. Remonter la pente dans l’opinion est difficile, d’autant qu’on n’a pas vu à l’époque qu’il y aurait par la suite une addition à régler. Nos concitoyens sont surpris ?
Dans le projet budgétaire du précédent gouvernement figurant le gel des dépenses, cela me paraissait une bonne idée. Arrêter leur augmentation est le minimum que l’on puisse faire. Cela me fait penser aux efforts méritoires accomplis par Pierre Bérégovoy, pour en finir avec l’indexation des salaires sur les prix, ce qui alimentait l’inflation.
Sur le volant des recettes, on devrait admettre que tout le monde ou presque participe à l’impôt sur le revenu, même modestement. Cela y va de la responsabilité des citoyens.
Changer la donne
Les recettes proviennnent aussi de la richesse produite par le pays. Pour l’instant, le PIB est plutôt stagnant. Que faire pour l’améliorer ? La consommation est appelée, mais elle repose beaucoup sur l’importation et se traduit actuellement de plus en plus par des achats directs en Chine, sans même un effet positif – bien au contraire du reste - sur nos réseaux de distribution. Les derniers gouvernements ont cherché à lutter contre ce phénomène, mais plutôt mollement, bloqués qu’ils sont par les contraintes de l’UE.
A ce propos, « l’accord » conclu avec les Etats-Unis sur les droits de douane est sidérant : 15 % à l’entrée aux USA - sauf exception, 0 % à l’entrée dans l’UE ! Et une promesse d’achats massifs de produits américains dans le domaine de l’armement et de l’énergie. Où est notre objectif de réindustrialisation ? La commission est-elle en droit de signer des engagements de cette sorte ? Beaucoup de problèmes à résoudre donc. J’espère une prise de conscience de nos compatriotes face à cette situation et à la nécessité de compromis. Mais le nouveau gouvernement doit prendre en compte les aspirations d’une majorité de Français à changer la donne dans de nombreux aspects de la vie politique. En attendant, vous entrepreneurs, je le sais, vous ne vous laissez pas abattre. Bon courage !
Alain Gazo
Directeur de la rédaction