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Finlande : solide mais discrète

La Finlande fait beaucoup parler d’elle en ce moment en raison de son adhésion à l’OTAN et de sa très longue frontière avec la Fédération de Russie. Elle jouit d’une bonne image quant à l’industriosité de son peuple et à son caractère innovant. Ses relations économiques sont principalement fortes avec les pays scandinaves et la Russie.

La place de la France dans ses échanges commerciaux est relativement faible en valeur relative et surtout en valeur absolue car le poids économique global de ce pays de 5,5 millions d’habitants est limité. Cependant, il est important de mieux connaître chacun des marchés de l’Union européenne de la Zone Euro, alors que nos entreprises, en premier lieu les PME, se développent principalement dans ce bassin protégé.

Des IDE soutenues.

Quoi qu’il en soit, la Finlande bénéficie donc d’une bonne réputation – économie innovante, main-d’oeuvre hautement qualifiée, zone stratégique orientée vers la R&D et la haute technologie. Dès lors, les IDE reçues de l’étranger représentaient en 2021 un stock de 98,5 milliards de dollars US (+8,8 % par rapport à 2020), grâce à l’apport d’un flux supplémentaire de 9,4 milliards de dollars US. La part de la Suède dans le stock est est évaluée à 28 %, et celle du Luxembourg comme des Pays-Bas à 14 %. Nous sommes loin derrière… Le secteur financier (30 %) devance l’activité financière et l’assurance (18 %), l’information et la communication (13 %), devant les activités immobilières 9 %, selon les experts de BNP Paribas. Notons que 44 % des IDE nouveaux se tournent vers les communications, les médias, les logiciels et les services commerciaux ou professionnels.

La Finlande ne met pas de barrières aux investissements, sauf dans les domaines jugés sensibles comme celui de la défense, également lorsqu’ils sont susceptibles d’affecter un secteur en difficulté. Comme partout d’ailleurs, les aides au démarrage sont prévues dans le cadre de dossiers bien définis. Les principales entreprises étrangères actives en Finlande sont H&M, Mango, Zara, Lidl, Starbucks ou encore McDonald’s. La Finlande dispose, de son côté, de grands noms, en particulier dans les biens d’équipements, comme Nokia (infrastructures télécom), Konecranes, Ramirent.

France-Finlande : un commerce extérieur déséquilibré.

Le commerce extérieur de la France dépend beaucoup de ses pépites, à savoir les Airbus ainsi que les cosmétiques ou encore les vins et spiritueux. Et notre déficit est généralisé. Dans les grandes lignes, nos échanges avec la Finlande ne démentent pas ces grands fondamentaux. Notre commerce extérieur est déficitaire (-1,3 milliard d’euros en 2022). Il s’accroît même dans la mesure où nos importations (3,1 milliards d’euros) progressent de 12 %, alors que nos ventes ne grappillent qu’un petit 3 % à 1,8 milliard d’euros.

Alors, que vend-on aux Finlandais ? Le premier grand secteur est celui des équipements mécaniques, du matériel électrique, électronique et informatique (510 millions d’euros, 28 % du total, en forte hausse). On parle de machines industrielles et agricoles, de produits informatiques électroniques et optiques, ou encore d’équipements électriques et ménagers. Ensuite, vient le matériel de transport (automobiles et surtout avions lorsque Finnair en commande). Comme il n’y eut pas de livraison en 2022, ce secteur du transport a plafonné à 220 millions d’euros. Enfin nos points forts : les produits chimiques, ainsi que les parfums et cosmétiques (15 % du total de nos ventes). Et bien sûr l’agroalimentaire (+ 2 % à 210 millions d’euros), dont 40 % de vins et autres boissons alcoolisées. A propos de vins, nous sommes le deuxième fournisseur de la Finlande et nos performances s’améliorent encore (+18 % en 2022), malgré la concurrence de l’Italie, de l’Espagne voire de l’Allemagne ou du Chili.

Du côté de nos achats, on note que le poste bois, papier et carton (+20 % en 2022, hausse des prix oblige) a rejoint celui des équipements mécaniques, électriques et électroniques à 770 millions d’euros (25 % du total de chacun). Les produits métallurgiques et métalliques dont les métaux non ferreux, viennent ensuite avec 540 millions d’euros.